Si je vous parle de paix, à quoi pensez-vous ? Quelles images ? Quelles pensées ? Pensez-vous à un moment de tranquillité dans le tumulte de la journée ? Ou à la paix opposée à la guerre ?
La paix est tout cela mais la paix dont nous parlons ici est encore plus que cela. C'est un état que nous ne pouvons pas connaitre tant que nous sommes l'esclave de nos pensées. Cette paix ne peut s'atteindre que lorsque nous avons laissé partir toutes nos pensées.
Voici comment Lester Levenson en parle, en parlant de la Réalisation :
"Lorsqu’on approche de la Réalisation, comme le dit Vivekanenda, on voit qu’il n’y a eu rien d’autre que le “Je”, tout le temps. Et s’il n’y a rien d’autre que “Je” et uniquement “Je”, alors, ce que vous ressentez, c’est “Je suis chaque chose, Je suis chaque personne”. On pose le même regard sur chaque corps que sur notre propre corps, on voit chaque personne comme soi-même. De la même manière que vous voyez votre corps comme étant vous, vous voyez chaque personne comme étant vous.
Le sentiment est impossible à décrire. C’est une expérience tellement intense, bien au-delà de ce que les limitations vous permettront de ressentir maintenant. Vous ne saurez jamais ce que c’est sans en faire l’expérience. Mais depuis là où nous sommes, c’est ce que nous appelons le bonheur. C’est la joie illimitée, la joie infinie. Au début, c’est un état euphorique, puis, cela vous submerge, c’est difficile de le contenir, cela devient inconfortable. Des vagues de bonheur vous arrivent, c’est comme si vous étiez ivre, vous êtes en extase, cela devient dérangeant. Alors, vous faites en sorte que cela s’estompe et ce qui reste est un délicieux sentiment de paix très profonde. Cette paix est tellement mieux que la joie extrême que vous aviez avant, que vous ne recherchez même plus la joie. L’état de joie n’est pas l’état ultime. L’état ultime, c’est l’état de paix. Chacun d’entre nous peut en avoir un avant-goût de temps à autre."
Cette paix très profonde ne peut s'atteindre dans l'agitation. Pourtant, nous pouvons en avoir des aperçus. Nous avons parfois ces moments de grâce où nous sommes seuls et où tout semble parfait. Cela peut-être face à la mer, sur la terrasse de son jardin, sur son balcon à regarder le soleil se coucher sur la ville, en haut d'une montagne, dans la forêt un jour de pluie, ou bien calé dans son fauteuil à regarder le feu crépiter dans la cheminée. C'est un moment magique où tout semble s'être arrêté, où le monde semble avoir disparu, où il n'y a plus de pensées, il y a juste cette absorption totale dans l'instant présent, avec un sentiment d'être nourri, en parfait sécurité, libéré de tout besoin, un moment de totale plénitude où tout devient Un.
A ce moment-là, vous avez rencontré la paix de l'Être !
Pour faire entrer ces moments de paix de plus en plus souvent dans votre quotidien, il faut d'abord comprendre, intellectuellement, puis ressentir, et surtout, il faut, du moins au début, savoir libérer les émotions, les schémas, les histoires de notre vie, les habitudes qui nous retiennent prisonniers, et rendre visite à notre Être de plus en plus souvent, le laisser nous apprivoiser, se souvenir de lui, de ce que nous sommes dès que nous arrêtons de nous identifier à notre corps, au personnage de nous jouons dans cette vie.
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